mercredi 8 juillet 2009

The Rolling Stones - Their Satanic Majesties Request

Royaume Uni, fin de l'année 1967, le top 3 des charts anglaises est clair: 1# Sergent Pepper's Lonely Heart Club Band (The Beatles) 2# Are You Experienced? (The Jimi Hendrix Experience) 3# Their Satanic Majesties Request (The Rolling Stones). Loin d'être un échec dirons-nous, fin 67, cet album figure dans le top 3 des ventes de l'année 67 (souvenez vous de Disraeli Gears de Cream ou du Piper At The Gates Of Dawn du floyd Barrettien) et pourtant, le management des Stones s'inquiète des mauvaises critiques reçues par l'album. Et pour cause les ventes chutent peu à peu et cet album finit par devenir un échec cuisant pour le groupe. Qualifié de pâle et obscure copie du Sergent Pepper's et sa fanfare des coeurs solitaires, décrié par les fans du groupe qui l'avait découvert bien avant sur des Aftermath ou Beetween The Buttons les années précédentes, trouvent des pierres qui roulent sur la nouvelle vague hippie et s'essayant au psychédélisme qui est d'usage pour l'époque. Et quelle déception d'avoir délaissé le bon vieux blues qui faisait leur succès (qu'ils retrouveront 2 ans plus tard cependant), car résultat de substances illicites, cet album est plutôt dur à suivre à cause d'un fort taux d'expériences sonores portant plus ou moins leur fruit. Pourtant presque annoncée par des Paint It Black aux airs orientaux ou des Lady Jane d'Aftermath, la foudre frappe, l'influence de Brian Jones grandit au sein du groupe et en sort cet album très controversé.La première chose qui frappe sur cet album, c'est sa couverture. Tout dépend de la version certes mais elle est visuellement très belle (dans le même esprit que celle du Sergent Peppers en plus inspiré je trouve), le vinyl bénéficie d'une pochette tout simplement magnifique car la photo centrale est un hollogramme (une image qui bouge selon notre position et son inclinaison -visible ci-dessous) qui donne une véritable troisième dimension à l'album et une véritable profondeur. La principale différence qui sépare les deux oeuvres sorties en même temps pratiquement sont la conception. Alors que la fanfare du Sergent Poivre crée une pop révolutionnaire qui capte parfaitement l'air de son temps, les Stones explorent les possibilités musicales offertes par le psychédélisme et iront jusqu'au bout du voyage.
C'est donc un album un peu spécial, voir dissonnant (les premières notes au piano de Sing This All Together), très expérimental (les expérimentations sonores du début de She's A Rainbow) et caractérisé par la présence d'instruments tels que le mellotron et des percussions aux sonorités et origines variées. Si certains y voit un bazar total, et pire, une anomalie dans la carrière du-dit: "meilleur groupe de rock du monde", moi je trouve que c'est un essai tout à fait concluant et le fait qu'il soit unique dans la carrière des papys du rock n' roll renforce mon avis. Il règne dans ce disque une multitude de "mélodies" qui en font un disque très varié. Ainsi le très rock Citadel cohabite avec une certaine facilité avec le planant 2000 Lights Years From Home. On retrouve également des titres plus ou moins étranges (mais pas moins bons) comme In Another Land (composé et chanté par Bill Wymans et où Keith et Mick se retrouvent aux choeurs) ou la reprise de Sing This All Together parsemée de passages expérimentaux (cris, guitares, piano) voir des airs plus bluesy bien qu'accoustiques (2000 Man) ou même des sonorités orientales (Gomper). Mais la force de cet album réside dans sa simple cohérence, en effet, chacun des titres renferment en lui l'ambiance très psychédélique de l'album.
Alors à qui la faute messieurs les fans? On me souffle un certain Brian Jones. Il est vrai que le personnage y est pour beaucoup dans cette escapade expérimentale (d'ailleurs on peut retrouver ici une photo de Brian Jones et un de ses amis qui aime les expériences). Ce Brian Jones (en manque de reconnaissance de son talent) se retrouvera alors principal accusé à la mascarade stonniene plus prétentieuse que démonstrative et sombrera dans une addiction aux drogues dures se renfermant petit à petit sur lui même avant de finir un jour retrouvé mort noyé dans sa piscine (oui le rock peut être aussi gai). Et si Jones écope de la plupart des accusations de l'album, les autres membres retirent toutes responsabilités et relancent la machine (à sous?) de rythm' n' blues de visage pâle dès l'année suivante pour enregistrer le très apprécié Beggar's Banquet (réponse à la pop des Beatles) où l'on retrouve cette provocation digne des Stones (Sympathy For The Devil, paroles rageuses de Street Fighting Man ou la photo de toilettes sur la pochette) et ce refus d'adhérer au courant hippie (non Their Satanic Majesties Request n'a jamais existé, ce n'était qu'une erreur).
Malgré tout, Their Satanic Majesties Request obtiendra quelques dizaines d'années plus tard une réhabilitation et le salut qu'il méritait auprès de quelques mélomanes bloqués dans les 70's et ne sera plus autant controversé qu'il le fût.
On retiendra donc de cet album très psychédélique la participation de deux enemis (alors amis) à savoir John Lenon et Paul Mc Cartney sur les choeurs de Sing This All Together, la participation de John Paul Jones (bassiste de Led Zeppelin) sur l'ensemble de l'album ainsi que celle de Eddie Kramer (ingénieur son de Jimi Hendrix) pour les percussions (ah je vous l'avais pas dit ça! :p), les standards (honteusement réutilisés plus tard dans des pubs) comme She's A Rainbow ou 2000 Light Years From Home et les très bons Citadel et In Another Land. Je conclus sur cette citation qui colle parfaitement avec l'album: "Les Stones ont fait mieux, mais, sur le registre qui est le leur, ils ont aussi fait beaucoup pire. Their Satanic Majesties Request a une certaine majesté, celle de dauphins faustiens, ceux à qui Satan aurait le talent et réservé à d'autres la Grâce du génie."
Verdict: 8/10

  1. Sing This All Together (3.47)
  2. Citadel (2.53)
  3. In Another Land (3.15)
  4. 2000 Man (3.08)
  5. Sing This All Together (See What Happens) (7.56)
  6. She's A Rainbow (5.19)
  7. The Lantern (4.25)
  8. Gomper (5.09)
  9. 2000 Light Years From Home (4.47)
  10. On With The Snow (3.40)
    Durée totale: 44 minutes
    Line-up:
    Mick Jagger (Chant)
    Keith Richards (Guitare)
    Charlie Watts (Batterie et percussions)
    Brian Jones (Mellotron et autres instruments)
    Bill Wyman (Basse)
    Genre: Pop/Rock Psychédélique
    Label: Decca / ABKCO
    Date de sortie: 8 Décembre 1967
    Prix: entre 15 et 20€
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    Lien d'écoute intégrale sur Deezer.fr
    Une autre chronique du même album

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