dimanche 30 août 2009

Metallica ~ Ride The Lightning

« Combattre le feu par le feu. » Après avoir remporté de peu la consécration du mouvement du thrash métal avec leur premier album devant le premier album d'Anthrax (Fistful Of Metal sorti en janvier 1984) et plus tôt, celui de Slayer (Show No Mercy fin 83), Metallica triomphe au sommet du thrash et rencontre un large succès en Amérique puis sur le vieux continent. Loin de se reposer sur ses lauriers, le groupe contacte le producteur danois Flemming Rasmussen et bat le fer tant qu'il est encore chaud. C'est après presque un an d'attente chez les fans et d'enregistrement que l'album sort enfin. La première chose qui frappe dans celui-ci, sur le papier, c'est qu'il subsiste encore 2 chansons co-signées avec Dave Mustaine (Ride The Lightning et The Call Of Ktulu) qui fût pourtant évincé avant l'enregistrement de Kill 'Em All en début d'année 1983 mais c'est aussi le premier album où Kirk Hammett (guitariste du groupe) co-signe des chansons avec le reste du groupe (Trapped Under Ice, Escape et Creeping Death). La première chose qui frappe ensuite, cette fois-ci à l'écoute de l'album, c'est la progression fulgurante en l'espace d'un an par le groupe, car si on qualifiait volontiers l'urgence de Kill 'Em All de métal juvénile, Ride The Lightning exposait au monde un Metallica mûr. Au programme, des compositions plus complexes (Ride The Lightning, The Call Of Ktulu), des parties acoustiques (l'intro trompeuse de Fight Fire With Fire et celle de Fade To Black qui firent controverses à l'époque) et la voix de James qui a mué (cela s'entend vraiment sur l'intro de Fade To Black par exemple), le tout dans un thrash sans concession, violent, rapide et incisif.
Car si Kill 'em All posait les bases du Metallica des années à venir sans vraiment faire dans la dentelle, Ride The Lightning, album de maturité du groupe, "précurseur" du Master Of Puppets à venir, les exploite et refond le tout en un album beaucoup plus réfléchi que son prédecesseur. Si leurs fans actuels ne connaissent que quelques Fade To Black ou Creeping Death qui sont repris chaque soir pour ravir les fans mécontents de leurs multiples virages (commerciaux?), c'est bien sur cet album que l'on retrouve l'ultime instrumental du groupe (non non, pas de Orion et de To Live Is To Die, même si je vous accorde sans crédit qu'ils sont vraiment très bons): j'ai nommé The Call Of Ktulu. Largement inspiré d'un roman de l'américain Howard Phillips Lovecraft (L'appel de Cthulhu) dont Cliff appréciait beaucoup les ouvrages, The Call Of Ktulu (notez la différence d'orthographe qui est un clin d'oeil direct à l'ouvrage puisque Cthulhu est une divinité dont le nom ne peut être écrit ou épeler par aucun mortel), constitue un instrumental des plus réussis. Flamboyant et magistral des premières notes de l'intro jusqu'aux dernières de l'outro (la version du S&M lui rendra un bon hommage également, elle a même tendance à relever le niveau très bas de ce "live").
Outre l'instrumental qui clôt l'album, Ride The Lightning fourmille de petites perles plus ou moins connues mais devenues cultes avec le temps. Ainsi, For Whom The Bell Tolls et Escape adoptent des rythmes plus lourds déjà annonciateurs du tournant heavy à venir tandis que Fight Fire With Fire ou Trapped Under Ice garde le côté speed de Kill 'em All. Le parfait et juste équilibre se situe dans deux chansons, la première est un classique indémodable qui remue les foules: Creeping Death et la deuxième, longtemps oubliée: Ride The Lightning. Sûrement la chanson que j'ai le plus écouté de Metallica, ma préféré aussi, avec son solo DANTESQUE (la rumeur veut que Kirk ait tellement de mal à refaire le solo en live qu'elle sera oubliée de la plupart des set-list des concerts), celle-ci surprend encore à chaque écoute. Enfin, on ne peut omettre de parler de la semi-ballade la plus populaire de Metallica avec One (sur And Justice For All): Fade To Black, qui malgré les années garde sa majestuosité et instaure à qui veut bien l'entendre un peu de fraicheur dans cet album (de) brut(e). Malgré sa complexité Ride The Lightning reste cependant très homogène car il s'axe sur un thème principal (la mort) qu'il le développe dans chaque chanson: Fight Fire With Fire parle de la terreur et des dangers nucléaires, de la peine de mort sur Ride The Lightning, le suicide (Fade To Black) ou encore la mise en musique de la dernière des 10 plaies d'Egypte (la mort du premier né de chaque famille) sur Creeping Death. L'album garde grâce à ce thème inhérent à l'homme une "fraicheur" inconstestable même si il est considéré comme old school à l'heure qu'il est.
On y est, 1984, Ride The Lightning: avénement et confirmation de la place de Metallica sur le trône du royaume du thrash avec cet opus trop souvent dénigré en faveur d'un Master Of Puppets -culte certes mais pas pour autant meilleur. Indispensable bien entendu.
Verdict: 9/10


1. Fight Fire With Fire (4.44)
2. Ride The Lightning (6.37)
3. For Whom The Bell Tolls (5.10)
4. Fade To Black (6.56)
5. Trapped Under Ice (4.03)
6. Escape (4.23)
7. Creeping Death (6.36)
8. The Call Of Ktulu (8.52)
Durée totale: 47 minutes
Line-up:
James Hetfield (Guitare et chant)
Kirk Hammett (Guitare)
Cliff Burton (Basse)
Lars Ulrich (Batterie)
Genre: Thrash Métal
Label: Vertigo
Date de sortie: 30 Juillet 1984
Prix: entre 10 et 20€
Lien pour acheter l'album sur Amazon
Lien pour écouter The Call Of Ktulu sur Youtube
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jeudi 27 août 2009

Neil Young with Crazy Horse ~ Everybody Knows This Is Nowhere

Après avoir quitté les Buffalo Springfield (cause de conflits avec Stephen Stills), Neil Young entama une longue carrière solo avec son album éponyme peu convaincant sorti en 1968 malgré le casting assez impressionnant de celui-ci (Jack Nitzsche au piano et à la production et Ry Cooder à la seconde guitare). Cependant le Loner ne s'arrête pas là, revêt sa plus belle chemise de bucheron et remet le couvert une année plus tard avec une nouvelle équipe de joyeux lurons à savoir le Crazy Horse pour tailler cette galette. Recruté pour l'accompagner lors d'une tournée, le Crazy Horse deviendra dès cet album un précieux appui pour Young puisqu'il l'accompagnera sur 16 de ses 34 albums solos (et oui ça fait quelques temps qu'il rôde les scènes le bonhomme, son dernier est d'ailleurs sorti en avril 2009 -et n'est pas bien fameux comparé à celui d'aujourd'hui).
Cet album annonce donc une longue carrière (l'électrique; car il faut savoir que le Neil maîtrise aussi bien l'électrique que l'acoustique -les 9 minutes de The Last Trip To Tulsa sur l'album précédent pour preuve) et pose les bases de son style: brut, simple et brillant tout simplement. C'est un Neil Young inspiré que l'on retrouve (tant sur les compositions que sur les solos enregistrés) notamment sur les deux longues suites où l'une d'elle -Cowgirl In The Sand- fût d'ailleurs écrite alors que le jeune homme était fiévreux.
C'est très simple, sur les 7 chansons que contient cet album, 3 ont fait de Neil Young une légende. Dès le riff imparable qui reste en tête de Cinnamon Girl et la voix très haute et peu commune du gaillard, le disque annonce du très lourd. Si l'orchestration et la composition sont simplistes (le solo surtout mais qui reste considéré comme une base dans le monde du soliste) tout celà reste diablement efficace. On retrouve néanmoins deux longs morceaux qui feront le bonheur de tous les grands amateurs de guitare et le fer de lance du Loner pour toutes les années à suivre. Car oui, je ne ferai pas l'éloge ultime de ces deux morceaux tantôt merveilleux, tantôt sublimes et tantôt grandioses. Down By The River et Cowgirl In The Sand, déjà à cette époque là, démontraient tout le génie du jeune canadien.
Si nous avons évoqué les 3 hits en puissance qui feront partie intégrante de sa set-list pour le reste de sa carrière (en acoustique également d'ailleurs), il reste 4 autres pistes sur cet album. La chanson éponyme -Everybody Knows This Is Nowhere- sonne très rock et on s'amusera à chanter les "lalala lalala du refrain" avec toujours autant de plaisir qu'à la première écoute, les trois autres sont des ballades sonnant un peu country excepté Running Dry (et son violon) qui est une chanson en hommage à l'ancien nom du Crazy Horse (The Rockets) et qui est plus triste.
On pourrait néanmoins trouver un véritable défaut à ce disque: la qualité de son son. Car oui, Neil Young n'a pas profité des dernières inovations techniques en matière de production en 1969 pour son second album (comme pour le premier d'ailleurs) et le son en est quelque peu marqué (grésillement perpétuel en fond sonore). Personnellement je trouve que ça lui fait un petit quelque chose d'authentique mais pour ceux qui y sont réticents, sachez qu'il aura fallu 40 ans mais voilà, Neil Young a enfin décidé de remasteriser cet album (lui et ses premiers essentiellement). Adieu grésillement et bonjour remasterisation!
Un disque qui contient Cinnamon Girl, Down By The River et Cowgirl In The Sand ne sera en aucun cas un mauvais disque -jamais. Dès les premières notes de l'intro toute douce de Cowgirl In The Sand vous rentrez dans une sorte de monde parallèle dompté à coup de guitare et appaisé de la voix maitresse de notre Cowboy made in Canada: Neil Young. Ce deuxième album était le début d'une belle série (qui s'essouffla un peu) avant son coup de maître absolu Harvest quelques années plus tard (en 72 pour être exact). Il est, bien entendu, plus que recommandé d'avoir cet album (idéal pour découvrir Neil Young soit dit en passant), ne serait-ce que parce que c'est un disque du Loner mais aussi parce que c'est l'un de ses meilleurs -et mon préféré.
Verdict: 9/10


1. Cinnamon Girl (2.58)
2. Everybody Knows This Is Nowhere (2.26)
3. Round & Round (It Won't Be Long) (5.49)
4. Down By The River (9.13)
5. The Losing End (When You're On) (4.03)
6. Running Dry (Requiem For The Rockets) (5.30)
7. Cowgirl In The Sand (10.30)
Durée totale: 40 minutes
Line-up:
Neil Young (Guitare et chant)
Danny Whitten (Guitare et choeurs)
Ralph Molina (Batterie et choeurs)
Billy Talbot (Basse)
Genre: Rock
Label: Reprise
Date de sortie: 14 Mai 1969
Prix: environ 10€
Lien pour acheter la version originale sur Amazon
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lundi 24 août 2009

[A song, a week] John Lennon ~ Imagine (1971)

Qui n'a jamais entendu cette chanson? Hymne universel à l'espoir, au pacifisme, à l'athéisme, "manifeste du communisme" comme il le disait lui-même, elle est classée (selon Rolling Stone Magazine -encore une fois, ça vaut ce que ça vaut comme classement) comme troisième meilleure chanson de tous les temps (juste après Like A Rolling Stone de Dylan qui trône le classement et Satisfaction des Stones qui le seconde). Ouvrant le second album solo de Lennon après la dissolution des Beatles du même nom que la chanson d'aujourd'hui, Imagine reste aujourd'hui une chanson majeure du siècle dernier, notamment depuis l'assassinat de cette icône de la liberté et des babas le 8 décembre 1980 (à 40 ans) où elle trôna peu de temps après en tête des ventes de singles.
Honteusement -et comme beaucoup de chansons de l'époque- réutilisée par des publicités, elle est aujourd'hui dénuée de sens, trop entendue et surtout, obsolète; malheureusement.
Vous trouverez la traduction des paroles sur ce lien. Partant sur quelques accords de piano, la composition de la chanson, fort simple, met avant tout l'accent sur les paroles et le message de la chanson. Produite par Phil Spector (qui s'était occupé de la production de Let It Be -dernier album des Beatles- qui n'avait pas plu à Paul McCartney), un petit filet de cordes et une batterie viennent accompagner le piano de John laissant à la chanson sa simplicité et toute sa douceur qui émût tant de personnes dans le monde.
Cette chanson a été reprise plusieurs fois (citons à la louche Madonna, Joan Baez et Peter Gabriel) mais c'est celle de Neil Young qui a le plus attiré mon attention. C'est au lendemain des attentats du 11 septembre que sa version fût passée sur une chaîne de télévision américaine (bien que Clear Channel l'avait déconseillé dans un communiqué avec une liste de chansons jugées inappropriées au contexte) et le résultat est proche de la version originale -et c'est tant mieux puisqu'à l'inverse la réorchestration de A Perfect Circle (et pourtant Lennon seul sait que j'aime beaucoup Maynard James Keenan -une chronique sur Tool à venir ne vous inquiétez de rien) est particulièrement pas terrible.
Si aujourd'hui, elle n'a plus vraiment de sens de part son utilisation à des fins lucratives, je crois qu'elle reste tout de même un hommage particulier à cet homme, qui véhiculait de véritables valeurs humaines. Imagine prouve également que la musique a une vocation: celle de réunir pour changer les choses. Merci monsieur John.
«You may say i'm a dreamer
But i'm not the only one.
I hope some day you'll join us
And the world will be as one.
»

Imagine
Durée: 3.01
Album: Imagine (1971)
Compositeur: John Lennon (et Yoko Ono)
Genre: Pop

dimanche 23 août 2009

Metallica ~ Kill 'em All

« Haine, guitares et thrash métal juvénile. » Crée en 81, c'est deux ans après de dures labeurs que Metallica rentre pour la première fois en studio pour enregistrer son premier album. Initiellement composé de Dave Mustaine (guitare soliste), Ron McGovney (basse), James Hetfield (chant et parfois guitare) et Lars Ulrich (batterie), le groupe changea de line-up avant son entrée en studio. En effet, McGovney (qui contribua fortement à la popularisation de Metallica dans ses débuts) quitta le groupe après un conflit avec Dave Mustaine (qui rappelons-le, est actuel leader du groupe Megadeth) puis remplacé par Cliff Burton. C'est début 83, que le groupe décida de renvoyer Mustaine pour son attitude déplorable face à l'alcool et aux drogues en plus de son légendaire fort caractère (événement qui le marqua durement). Ce fût le guitariste d'Exodus, Kirk Hammett qui les rejoint et début mai 83, Metallica entra en studio pour enregistrer toutes les chansons qu'il enterprétait en concert. Résultat: 10 chansons qui changèrent la face du métal à jamais.
Prenant un virage à vitesse grand V vers une musique plus aggressive et violente, Metallica fût la tête pensante d'un mouvement qu'on nommera à présent: "Thrash métal". Alors que l'Amérique traverse une ère menée par le Glam métal et le Hard FM (hard rock teinté de pop destiné à la radio) avec des groupes comme Def Leppard, Poison, Whitesnake ou Mötley Crüe; Metallica lance une vague de radicalisation avec la naissance d'un Big Four Of Thrash (Metallica - Slayer - Anthrax - Megadeth) et de multiples grouples tous natifs de la Bay Area de San Francisco (Exodus, Testament ou Dark Angel pour ne citer qu'eux).
Si le titre original de l'album (Metal Up Your Ass) fût refusé par la production c'est Cliff Burton qui frustré déclara "Just kill 'em all" (s'adressant aux producteurs) et qui devint ainsi le titre de l'album, la pochette elle aussi fût censurée (une main tenant un couteau sortant d'une cuvette) et fût remplacée par celle que tout le monde connait aujourd'hui. Avec sa nouvelle formule tout en un, Kill 'em All devint le premier album de Thrash métal. Au programme, rien de bien sorcier; pour préparer un Kill 'em All, il vous faut: des powerchords simples mais efficaces, un batteur qui ne s'arrête jamais, un bassiste phénoménal, un soliste ultra rapide ex-élève de Joe Satriani, un tempo soutenu et une longue chevelure à remuer dans tous les sens (peu importe la couleur, le gras se charge des reflets). En effet, si la majeure partie des chansons sont des suites de powerchords (Whiplash, Phantom Lord) sous un tempo qui ne descend rarement qu'en dessous des 150, l'album n'est en aucun cas répétitif. Car oui, la simplicité, ici, va de paire avec l'efficacité: des riffs comme ceux de Seek & Destroy ou The Four Horsemen restent encore aujourd'hui les bases du genre. Non, vous ne pourrez sortir de cet album indemne comme vous l'aviez été jusqu'alors en l'ignorant ostensiblement et prétextant une trop grande sauvagerie (de fait, la voix de James n'a pas encore réellement muée, est très crillarde et acidulée d'une bonne dose d'écho) et une violence injustifiée. De l'intro cataclysmique de Hit The Lights jusqu'aux derniers bruits de pas de Metal Militia résonnant en vous comme un cri tombant dans un puit sans fond, en passant par le langoureux -et cultissime- solo de basse de Cliff (Anesthesia), Kill 'em All a TOUT d'un album culte -qu'il est plus qu'il ne le prétend- bien trop souvent oublié au profit d'un Master Of Puppets, car qui se réclame métalleux doit tenir comme marque page dans sa bible de chevet le disque de cet album.
Certes, l'on pinaille quant à la qualité du son (qui n'a pourtant pas à pâlir devant quelques albums avec un budget 2 à 3 fois supérieur), mais bigre, c'est ça qui fait le charme de cet album. Ce son brouillon limite crade, ces distos hyper hargneuses et incisives font partie de l'esprit qui hante Kill 'em All. Certes, Ride The Lightning, l'année suivante marquera un bond en avant prodigieux (surtout au niveau de la complexité des compositions -à ce propos, Dave Mustaine a participé à la composition de 4 des 10 morceaux et de deux de l'album suivant, il était donc logique de retrouver cette patte thrash sur ces deux albums), mais ce premier essai fût plus que convaincant et décisif pour les générations futures et reste de loin mon préféré avec Ride The Lightning par rapport à ses successeurs.
Qu'on se le dise, Kill 'em All contrairement à Metallica n'est pas mort (3615 Pique express) et la moindre de ses chansons continuera à animer ses auditeurs et ce, until the end of time... Car oui, en matière de Thrash on n'a pas fait mieux depuis... 1984! La date de sortie de Ride The Lightning.. Vous avez dit bizarre?
Verdict: 8,5/10

1. Hit The Lights (4.17)
2. The Four Horsemen (7.08)
3. Motorbreath (3.03)
4. Jump In The Fire (4.50)
5. (Anesthesia) Pulling Teeth (3.27)
6. Whiplash (4.06)
7. Phantom Lord (4.52)
8. No Remorse (6.24)
9. Seek & Destroy (6.50)
10. Metal Militia (5.11)
Durée totale: 51 minutes Line-up:
James Hetfield (Chant et guitare)
Kirk Hammett (Guitare)
Cliff Burton (Basse)
Lars Ulrich (Batterie)
Genre: Thrash métal
Label: Vertigo
Date de sortie: 23 Juillet 1983
Prix: plus de 10€
Lien pour écouter Whiplash sur Youtube
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vendredi 21 août 2009

Ozzy Osbourne ~ Blizzard Of Ozz

« Ne jamais manger la tête de la colombe avant de l'avoir tuée. »

Après avoir été congédié de l'immense groupe anglais hard rock/heavy métal Black Sabbath par ses membres pour abus de drogues et d'alcool, le chanteur Ozzy Osbourne (alias John Michael Osbourne) tombe en dépression et sombre de plus en plus dans les drogues (en plus de son éviction, sa femme l'a mit à la porte et lui colle un divorce sur le bout du nez). Il finit par être réveillé par la fille du président du label de Black Sabbath -Sharon, qui deviendra sa femme un peu plus tard- et rencontre la présidence du label Sony Music. Au sujet de cette rencontre, une rumeur raconte qu'il aurait rapporter 2 colombes en gage de liberté mais que l'une d'elle serait restée bloqué entre ses jambres, Ozzy sous l'effet de quelques produits, lui arracha la tête.. avec les dents. Le petit accident plut particulièrement à la direction et il fût convenu de sortir un album. C'est Randy Rhoads, ex- guitariste du groupe de glam métal Quiet Riot, Bob Daisley, bassiste de Rainbow et Lee Kerslake, batteur, qui furent engagé pour ce premier album solo de l'ex front man de Black Sabbath.
Après plusieurs sessions entre mars et avril 1980, Blizzard Of Ozz sort à la mi-août en Angleterre et plus de 6 mois plus tard en Amérique (pour une raison que j'ignore) et constituera une des plus grosses ventes solo pour Ozzy (4 millions d'exemplaires pour l'Amérique seule).

Revêtant sa plus belle chemise à frange (un peu à l'instar d'un Roger Daltrey quelques années plus tôt avec ses Who), Ozzy nous délivre une première galette toute chaude. Loin des ambiances glauques et malsaines (mais ô combien délicieuses) des premiers Sabbath, ici il est question à la fois de heavy métal et de hard rock. Je m'explique; si la rythmique a tendance à ressembler à du heavy, le son lui est purement hard rock (contrairement à un brûlot de la trempe de Master Of Puppets ou de And Justice For All quelques années plus tard).
Si le succès de ce premier opus est au rendez-vous (l'expérience Black Sabbath n'y est pas pour rien) il serait tout aussi absurde de remettre toutes les éloges à Ozzy pour la composition qu'à Randy Rhoads pour ses perfommances (certes ô combien exceptionnelles). En effet, Ozzy doit en partie ce succès à son précieux guitariste, qui devient une sorte de mutant entre guitar hero et boîte à rythme. Sur chaque chanson, des pluies torrentielles de solos à prévoir (Crazy Train, Mr. Crowley filent tout droit vers le panthéon des solis), quelques soupçons de ballades se dégagent sur les pistes 3 et 8 (Goodbye To Romance et Revelations) et des airs plus hard rock couvriront les régions des pistes 7 et 9 (No Bone Movies ainsi que Steal Away). Enfin, on ne peut passer devant le très bon I Don't Know qui ouvrira la plupart des concerts de la tournée qui suivit, Suicide Solution traitant de l'alcoolisme (et il a de la bouteille dans le milieu l'Ozzy) et qui fît un certain tatouin lors du suicide d'un jeune homme déséquilibré sur cette chanson (rien de bien intéressant) mais SURTOUT: Dee. Courte interlude (moins de une minute) de Randy Rhoads à la classique qui interprète une chanson dédiée à sa mère, d'une beauté et d'une finesse... Car si ce morceau montre là toute la sensibilité du jeune guitariste (23 ans lors des faits), il aurait pu montrer la voix qu'il aurait emprunté pour des albums futurs dont le temps, cet enfoiré, n'a pas décidé bon de faire naître et les assassina avant de les voir créés.

Oui Ozzy n'était pas mort, il frappait du point sur la table en l'affirmant, Blizzard Of Ozz comme preuve à la main et bondissant dans les salles qu'on lui ouvrait pour des nuits sans fins. Premier album solo d'une longue série d'une plus ou moins bonne qualité, celui-ci restera dans les mémoires pour son homogénéité, sa qualité globale très bonne et les solis endiablés de Randy Rhoads.
A noter également que l'édition remasterisée de 2002 inclut quant à elle une piste bonus et que ce sont Robert Trujillo (actuellement bassiste de Metallica et ex-Black Label Society) et Mike Bordin (musiciens d'Osbourne en 2002) qui réenregistrent les parties basses et batterie de l'album pour des histories de gros sous, mais ça, c'est une autre histoire...
Verdict: 7,5/10


1. I Don't Know (5.17)
2. Crazy Train (4.56)
3. Goodbye Romance (5.36)
4. Dee (0.50)
5. Suicide Solution (4.20)
6. Mr. Crowley (4.57)
7. No Bone Movies (3.58)
8. Revelation (Mother Earth) (6.09)
9. Steal Away (The Night) (3.30)
Durée totale: 39 minutes

Line-up:
Ozzy Osbourne (Chant)
Randy Rhoads (Guitare)
Bob Daisley (Basse)
Lee Kerslake (Batterie)
Genre: Hard Rock / Heavy Métal
Label: Epic
Date de sortie: 18 Août 1980 (UK) - 15 Janvier 1981 (US)
Prix: environ 10€
Lien pour écouter l'album sur Deezer
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jeudi 20 août 2009

Back To Black n°1 ► Blind Faith (1969)

Aujourd'hui, il me fallait créer une nouvelle catégorie de chronique -qui sera à priori mensuelle- qui aura pour but de déterrer des perles cachées (Dieu seul sait qu'elles sont nombreuses) du temps et des critiques spécialisées (tout est relatif). Tâche relativement corsée puisque pour certaines, les informations seront rares, j'espère que l'aboutissement -ci-contre- vous plaira néanmoins et je pense qu'il est inutile de dire que chacune de ces perles sont à posséder absolument. Sur ce.
Et pour cette grande première, je mets la barre haute.. Très haute.
Il est de ces groupes que la dure loi du marché écarte d'un revers de bras, et ce fût le cas de celui-ci hélas. Nous sommes en 1969, l'ère flower power bat son plein, Woodstock réunit 400 000 jeunes hippies et marque l'histoire outre Atlantique, Led Zeppelin réveille l'Angleterre à coup de Communication Breakdown avec son blues-rock novateur et survitaminé et plusieurs grandes aventures viennent de se terminer. Explications: fin de l'année précédente, le premier véritable "super groupe" (nom donné à un groupe réunissant des pointures déjà connues de l'univers musical) anglais -également premier véritable power trio- s'est dissout (il s'agit du groupe Cream comprenant Jack Bruce à la basse et au chant, Ginger Baker à la batterie et un jeune freluquet du nom de Eric Clapton à la guitare, ni plus ni moins). Succède également un break dans le groupe Traffic de Steve Winwood qui souhaite réaliser un projet ambitieux avec un vieil ami guitariste et enfin le départ impromptu du violoniste du groupe Family à savoir Rick Grech. Et si je vous parle de tout ce beau monde, ce n'est évidemment pas par hasard. Vous l'avez dans le mille, toute cette joyeuse compagnie va se retrouver et donner naissance à un nouveau super groupe, celui dont il est question aujourd'hui: feu Blind Faith.
Composé du batteur fou alias Ginger Baker, de Rick Grech à la basse, le belle voix de Steve Winwood et la guitare magistralement tenue par le non moins éminent Eric Clapton (renommé God [Dieu] quelques années plus tôt), Blind Faith eût beau réunir l'un des plus beaux line-up qu'on eût espérer voir un jour (lui et celui de Traveling Wilburys), il n'en fût rien. Malheureusement, ô toi monde cruel, tu nous l'hôtas quelques mois après sa création déjà comme si elle ne fût qu'une erreur.
Et il est dur de ne pas crier au scandale, à l'injustice au vu du résultat premier -l'album unique du groupe donc- qui était plus que prométeur: génial. Si l'album fût réellement attendu par le grand public et la presse en ce milieu d'année de 1969, à sa sortie la déception fût de taille à qui voulait entendre un quelconque ersatz de Cream ou de Traffic (ce que la majorité attendait en vérité). Car dès juillet (le 17 pour être plus précis, soit un mois avant la sortie de l'album), la joyeuse troupe organisa un concert de promotion gratuit à Hyde Park (parc du coeur londonien) qui acceuilla quelques 100 000 personnes... Rien que ça. La presse s'empressa de rapporter l'événement et également la déception du public qui voulait y voir quelques chansons des anciens groupes de chacun des membres. Dès lors, malgré des tournées dans quelques pays (la Scandinavieet l'Amérique notamment) les réactions restèrent mitigées.
Pour essayer de garder une certaine crédibilité auprès du public, le groupe se vu obligé de jouer quelques titres de Cream ou Traffic mais rien n'y fît, dès la fin de la tournée, ne voulant pas être considéré comme un ersatz des dit-groupes, Blind Faith se sépara.
Et quelle séparation douloureuse quand on se rend compte du potentiel que recele cet album. Il faut savoir tout d'abord que pendant longtemps l'album fût un objet très rare (la côte du vinyl est d'ailleurs encore assez élevée) avant qu'il ne soit réédité en cd récemment (un tirage début des années 90 et quelques autres début des années 2000 jusqu'à aujourd'hui). Malgré tout à sa sortie les ventes ne furent pas si mauvaises que l'on peut l'entendre (un demi million un mois après sa sortie) mais il subsista une polémique plutôt gênante quant à la pochette de l'album. En effet, la pochette de l'album représentant une jeune fille nue de 11 ans tenant un avion à la forme plutôt étrange (je vous laisse deviner) fût plutôt mal vu, en plus de rumeurs circulant quand à l'origine de cette fille (une groupie/esclave du groupe, ou une fille caché du batteur Ginger Baker), notamment en Amérique où elle fût purement et simplement censurée puis remplacée par une horrible couverture de couleur crème avec le nom du groupe, une photo, et le line-up (photo ci-dessous). Travail de cochon (la photo, le titre et le line-up penche légérement vers le bas, le tout est mal cadré) et pochette plus que quelconque et moche qui ne correspond absolument pas avec le contenu du disque.
Fort heureusement, les tirages cd anglais garderont la pochette d'origine (bien qu'un peu plus cher) et une édition deluxe sera également sortie avec la pochette d'origine (en 2006) comprenant des 5 pistes bonus ainsi qu'un second cd de longs jams (minimum 12 minutes et ils sont 4 pour vous donnez une idée).
Mais venons-en au contenu du disque maintenant, et il suffit simplement de l'écouter une fois pour se rendre compte que l'industrie du disque est passée à côté d'un des meilleurs groupes de "rock" de tous les temps (les Stones ont eu chaud). Il faut tout de même savoir que le producteur du disque est l'excellent Jimmy Miller (Beggars Banquet et tout ce qui suivit des Stones -jusque Goats Head Soup de 73- c'est lui!) ami de Winwood rencontré quelques années plus tôt.
L'album démarre sur Had To Cry Today dans lequel on retrouve un Clapton en forme question riff culte (qui sonne assez Sunshine Of Your Love) même si le tempo de la chanson reste toujours assez lent. La voix fragile de Winwood nous accompagne jusqu'au premier solo de Clapton (inutile de préciser que c'est une tuerie) puis à travers un second (meilleur que le premier si c'eût été possible). La suite s'organise avec à ma connaissance la première ballade acoustique du Clapton, Can't Find My Way Home, qui est un titre écrit et composé par Winwood, très calme et appaisant (de toutes manières l'album est très calme à la différence d'un Cream). Well.. All Right revient avec un peu plus d'énergie et en fera chanter plus d'un et se voit doté d'un magnifique solo de piano à la fin sonnant très jazzy. Presence Of The Lord deviendra un titre souvent repris par Clapton durant sa carrière solo (puisqu'il en est le compositeur) et fait irrémédiablement penser à une chanson de lui qui paraitra l'année suivante avec Derek & The Dominos: Layla. La chanson est divine. Dans Sea Of Joy l'on remarquera les violons de Rick Grech et l'orgue hammond de Winwood, la chanson est peut être la plus dispensable de l'album mais reste de très bonne facture.
L'album se clôt sur Do What You Like, tempo et batterie très jazzy (ce qui n'est pas dans les habitudes de notre Ginger Baker de Cream mais qui s'en tire plutôt très bien ma foi) sont à l'honneur. Des solos de tous les instruments se succèdent (orgue de Winwood, guitare de Clapton, basse de Grech puis batterie de Baker -Mody Dick serait passé par là??) puis la chanson reprend pour un dernier couplet avant de se terminer en fade multisonore très étrange (les collages sonores et le psychédélisme serait passé par là??) et amusant.
Alors, si quelques uns d'entre vous sont encore sceptiques quant à la qualité hors-norme du disque (lui comme beaucoup d'autres à suivre), je vous invite à aller l'écouter sur ce lien. Vous pouvez également l'acheter avec la pochette originale sur celui-ci.
En espérant ne pas avoir été trop long, je vous dis à dans un -plus ou moins- mois pour une prochaine édition d'un Retour vers L'oublié!

mardi 18 août 2009

Birdy Nam Nam ~ Birdy Nam Nam

C'est lorsque quatre des plus grands disc jokey du monde s'associent que l'on peut espérer rencontrer le meilleur des albums de turntable (électro faite à partir des platines vinyles -spéciales- et de vinyles mixés/scratchés en temps réel). Aboutissement du collectif français Skratch Action Hiro (clin d'oeil au film Last Action Heroes bien sûr) qui avait remporté deux fois les championnats du monde de turntable (si si ça existe), Birdy Nam Nam associe donc quatre de ses membres (DJ Pone, Need, Crazy B et Lil' Mike) pour une première galette en cette belle année de 2005. L'album était une idée commune pour ces quatres DJ depuis 2002 et il fût enregistré en 2003. La plupart des chansons ont été crée comme des sortes de jams où chacun rajoutait son petit quelque chose afin d'aboutir à la piste figurant sur ce disque.
Après un mixage en février 2004, la formation tourne et se rend compte que la plupart de ses titres ne prend pas en live, elle décide donc de créer des titres spécialement pour les lives (en plus de quelques uns de cet album) afin de compléter ses set-lists qui deviennent plus électro-dance que véritablement électro-posé comme l'est Birdy Nam Nam sur ce premier et magique opus.
Birdy Nam Nam tient son nom étrange d'un autre film (The Party avec Peter Sellers où il interprète un indien invité par erreur dans une soirée, dans laquelle il voit un oiseau et en voulant le nourrir, lui dit à plusieurs reprises « birdie num num » [wiki]) et c'est d'ailleurs sur cet extrait que commence l'album. Le ton est donné avec Ready For War, Ready For Whut?. L'album repose sur un nombre incalculable de samples de vieux vinyles jazzy ("Transition" ou Kind Of Laid Back) ou de world music (les percussions du titre bonus From Here To There ou L'interlude de qualité) et de beats et loops (comprendre rythmes et boucles de rythmes, exemple le début de New Birth).
Le gros point fort de cet album réside dans sa variété, tantôt jazzy (Kind Of Laid Back), plus posé voir loundge (Migration), il propose plusieurs ambiances complétement maitrisée par le quatuor dans cette galette studio (l'excellent Rainstorming ou L'interlude de qualité qui fait beaucoup pensé à de la musique de film par son ambiance oppressante). Rassurez les fans d'électro "pure", l'on trouve aussi des morceaux qui sonnent plus traditionnel comme Too Much Skunk Tonight ou Escape plus approprié aux lives également ou le titre qui a fait connaître cet album, l'accordéon de Abbesses.
Si l'album ne rencontra pas le succès escompté (visant un public déjà assez réduit, la production finale ne ressembla pas vraiment à l'électro attendue de ces quatre DJ -"erreur" réparée avec le dernier disque sorti en janvier de cette année: Manual For A Successful Rioting), il démontre tout le talent de ces quatres jeunes dans des chemins trop risqués (commercialement parlant) pour être empruntés, et c'est tout à leur honneur.
Alors certes, nous ne sommes pas en présence de l'album de la décennie, mais ni plus ni moins l'un de mes préférés en matière d'électro (avec un Portishead, The Cinematic Orchestra et les Ratatat -pour que vous situiez). Vous pourrez noter que dans chaque album un dvd est offert comprenant des lives et des extraits vidéos du groupe en plus des deux pistes bonus toujours intégrées à l'album original. Ce premier album a l'avantage et la particularité de ne pas s'écouter comme un disque d'électro "banale" (pas de boucles et de saturation distordue) mais comme un OSNI (Objet Sonore Non Identifié) unique en son genre qui pourra plaire à la plupart d'entre vous.
Verdict
: 7,5/10


1. Ready For War, Ready For Whut? (3.05)
2. Body, Mind, Spirit.. (3.35)
3. Too Much Skunk Tonight (3.35)
4. Transition (1.06)
5. Kind Of Laid Back (3.47)
6. Jazz It At Home (5.57)
7. We Drummin' (1.15)
8. New Birth (3.03)
9. Escape (3.31)
10. L'interlude de qualité (1.23)
11. Engineer Fear (3.35)
12. Rainstorming (2.13)
13. Il y a un cauchemar dans mon placard (4.11)
14. Migration (5.08)
15. Abbesses (6.27)
16. New Steps/Breaking Barriers (Bonus) (3.02)
17. From Here To There (Bonus) (2.48)
Durée totale: 55 minutes
Line-up:
DJ Pone
DJ Need
DJ Lil' Mike
DJ Crazy B

Genre: Electro (Turntablism)
Label: Uncivilized World
Date de sortie: 25 Octobre 2005
Prix: entre 10 et 20€
Lien pour écouter l'album sur Deezer
Lien pour acheter l'album sur Amazon.fr

lundi 17 août 2009

[A song, a week] The Animals ~ The House Of The Rising Sun (1964)

« Il existe une maison dans la Nouvelle Orléans, que l'on appelle la maison du soleil levant ». Et c'est ainsi que démarre la plupart des versions de ce hit cultissime issu des folklores tantôt américain qu'anglais (en réalité l'origine exacte de cette chanson est encore inconnue). C'est en plein British Blues Boom que la bande des Animals, fièrement emmenée par le chanteur blues Eric Burdon, décide de reprendre ce blues traditionnel dans une version plus "moderne" et donc plus blues rock (comme l'époque le veut). Déjà modernisée par un certain Bob Dylan (qui chante sur un arrangement du moins célèbre chanteur folk-jazz Dan Van Ronk), les Animals vont repopularisé ce titre traitant d'un lieu de perdition (comprendre ici maison close) en lui donnant un second sens qui met en garde contre les dangers de la boisson et du jeu et en lui offrant une nouvelle jeunesse en "l'électrifiant".
A l'époque cette chanson trôna dans les charts anglaises puis se vit importer en Amérique (chose rare pour l'époque car seul quelques rares groupes anglais comme les Beatles étaient importés outre Atlantique).
C'est sur un arpège en La de Hilton Valentine (guitariste du groupe) que la chanson démarre suivi du premier couplet de la voix puissante de Eric Burdon. La chanson est un long crescendo jusqu'au solo d'orgue jouissif d'Alan Price puis reprend lentement avant de finir en force.
La chanson fût maintes et maintes fois reprise (Joan Baez, Jimi Hendrix, Nina Simone, Johnny Haliday et plus récemment Muse par exemple) mais aucune n'atteint le génie du réarrangement électrique que s'offre la version des Animals (créditée à Alan Price). Elle s'impose comme un titre majeure du groupe et figure sur tous leurs best-of bien entendu. The House Of The Rising Sun
Durée: 4.28
Album: Single (Juin 1964 pour l'Angleterre, Août 64 pour les Etats-Unis)
Compositeur: inconnu
Genre: Blues rock
Lien pour écouter la version des Animals
Lien pour écouter la version de Bob Dylan
Lien pour écouter la version de Frijid Pink

dimanche 16 août 2009

Dossier poussiéreux n°1: Woodstock's 40th Anniversary

Peut-être sortez-vous d'un long coma de plus de 40 ans, habitez-vous en pleine brousse du Mozambique ou ne vous êtes-vous jamais penché sur un événement majeur de la musique contemporaine parce que l'on ne vous en jamais parlé, mais qu'importe. Aujourd'hui, vôtre bon Monsieur Anderson dépoussière l'un des plus grands événements (et pas que musical) du vingtième siècle et prenant place les 15-16-17 et 18 août (d'où la date de parution de cet article pardi: 40 ans tout juste!) dans les environs de Woodstock (dans l'état de New York -en Amérique donc, ne faites pas les ignorants!) non loin de Bethel plus précisément.
En avant donc pour ce -long- dossier sur le festival de Woodstock: 3 jours de paix et de musique; qui retrassera un historique et rassemblera nombre d'informations et d'annecdotes glanées ça et là. « Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur ». Tel était le slogan proposé par les organisateurs du festival dans les annonces parues un peu partout dans la presse américaine. Mais revenons d'abord sur la genèse et le contexte de cet événement pour en comprendre le déroulement et l'ampleur. Nous sommes donc en 1969, Armstrong (n'était pas noir) et l'équipe d'Appolo 11 ont mit à terme un rêve cher à des milliers d'enfants (marcher sur la lune), Nixon trône dans un grand et large fauteuil en cuir dans la Maison Blanche américaine, les soldats américains sont plus que jamais embourbés dans les jungles vietnamiennes, les manifestions pour leur retrait rassemblent toujours plus de monde et.. et.. Brian Jones (fondateur des Rolling Stones) est retrouvé mort noyé dans sa propre piscine le 3 juillet. Le festival de Woodstock, c'est en quelques sortes le sommet du mouvement contestataire hippie, même si il n'a pas fait retiré les troupes américaines du Viet Nam et qu'il a creusé un déficit immense pour ses organisateurs (surtout en frais de réparation pour le voisinage, certains artistes n'ont d'ailleurs pas été complétement payé pour leur show), Woodstock a marqué un tournant dans l'histoire de la musique.
C'est à la suite d'une petite annonce dans le New York Times et le Wall Street Journal que Michael Lang et Artie Kornfeld s'associèrent à John Roberts et Joel Rosenman (qui bénéficièrent d'un héritage particulièrement important) pour créer leur propre festival de hippie près de New York (suite au Monterey Pop Festival de 67 -70 000 personnes- et au Miami Pop Festival -100 000 personnes). C'est un fermier de Bethel (Max Yasgur) qui leur loua son terrain de 243 hectares (contre 50 000$) pour préparer l'événement.

Il fallait aux jeunes entrepreneurs réunir un minimum de 50 000 personnes pour ne pas être déficitaire et 75 000 personnes leur aurait assuré une seconde édition et une belle popularité dans le monde, cependant, aucun d'entre eux n'avait imaginé que le festival réunirait entre 300 et 400 000 personnes venues d'Amérique principalement et d'ailleurs créant ainsi un des plus grands rassemblements musicaux (juste derrière un live des Stones à Rio et le Monsters Of Rock de 1992 à Moscou).
C'est le groupe de John Fogerty (les Creedence Clearwater Revival) qui signa le premier pour participer à ce projet ambitieux baptisé originalement Woodstock Music & Art Fair. Ils furent rejoint plus tard par pléaide d'artiste de renom pour l'époque comme les Who, Janis Joplin, Grateful Dead, Crosby Stills Nash & Young, Jefferson Airplane, Sly & The Family Stone ou encore Jimi Hendrix. Avec une telle affiche, un tel cadre, le bouche à oreille prit (on parla notamment du retour de Bob Dylan -accidenté en moto- qui habitait dans les parages avec son groupe The Band) et bientôt le festival ouvrit ses portes. Plusieurs milliers de festivaliers étaient déjà arrivés la veille et quand ils se rendirent compte que le festival attendrait bien plus que ses hautes espérances de fréquentation, les organisateurs le rendirent gratuit. Des kilomètres de bouchons commencèrent à s'accumuler sur toutes les routes menant à la propriété de Max Yasgur nommée White Lake et les camions acheminant le matériel -et les musiciens- furent bloqués sur la route. C'est Richie Havens, artiste folk et noir qui ouvrit le festival (et non Sweepwater, programmé, qui était bloqué dans les embouitellages) suivi peu après de Country Joe McDonald qui trainait sur les bords de la scène comme simple spectateur. Country Joe était déjà une figure musicale majeure des années 70 pour son opposition ferme à la présence américaine dans la guerre du Viet Nam et qui fit de Woodstock une réunion contestataire de cette présence (notamment grâce à sa chanson I-Feel-Like-I'm-Fixing-To-Die-Rag et sa célèbre introduction: « Donnez moi un F.. Donnez moi un U.. Donnez moi un C.. Donnez moi un K.. Qu'est-ce que ça donne? -La guerre »). Se succédèrent alors des artistes comme Melanie, Arlo Guhtrie, Ravi Shankar et Joan Baez -enceinte- qui clôtura ce premier jour (en interprétant et dédiant une chanson sur son mari qui fût emprisonné pour avoir refusé d'être parti au Viet Nam).
Le festival commença à prendre une tournure délirante par le comportement de ses participants et l'usage et l'abus de substance illicites en vogue dans le mouvement hippie. Le samedi 16 se succèdèrent la fine fleur de la contre-culture hippie en matière de musique à savoir: John Sebastian (folk), Santana (world fusion), Canned Heat (boogie blues), les Creedence Clearwater Revival (folk rock), Janis Joplin (blues acid rock), Sly & The Stone Family (soul psychédélique), les Who (rock) et Jefferson Airplane (rock psychédélique) dans des shows endiablés. Si le jeune Carlos Santana est appelé sur scène alors qu'il est sous mescaline (substance hallucinogène), son batteur -Michael Shrieve- se fera remarqué par son âge (20 ans, plus jeune musicien du festival) et sa prestation extraordinaire sur le morceau Soul Sacrifice. Janis Joplin sera elle, aidée à monter sur scène (ivre morte et imbidée de drogues) et marquera le coup par un Summertime Blues légendaire.
L'organisation est dépassée par la foule, l'hygiène devient rapidement déplorable car le dimanche des pluies s'abattent sur la région interrompant temporairement le festival. Les artistes et des vivres sont amenés par des hélicoptères de l'US Army (un comble!) sur le festival à cause des intempéries et de la circulation calamiteuse. La zone est déclarée sinistrée.
Les réserves de nourriture locales s'épuisent et rapidement un commité de soutien aux festivaliers est ouvert (regroupant des fermes et des familles qui leur préparent des sandwichs qui sont envoyés par camion ou hélicopter). Cependant, autour de Woodstock, malgré les foules venues de toute l'Amérique pour assister au festival, la vision des américains sur la culture hippie changea (ils étaient alors considérés comme des voyous drogués qui détruisaient tout sur leur passage). Dans les villes alentours où certains allaient se ravitailler en vivres l'on ne déplaura aucune violence (le festival ne dénombre d'ailleurs aucun mort et une naissance), les hippies suivirent les règles instaurées par les magasins locaux (queues, prix excessifs) sans débordement. Ils répondaient même avec humour aux remarques désobligeantes quant à leur tenue ou leur façon de vivre dans le festival. Le shérif local ne rapporta aucun excès durant les 4 jours et constata: « Nous avons eu moins d’ennuis avec ces 450 000 jeunes qu’avec les vacanciers ordinaires ». Un bref discours de Max Yasgur à la foule traduit ainsi l'évolution dans les moeurs de la culture hippie: « Vous avez prouvé quelque chose au monde entier, qu’un demi million de jeunes peuvent se rassembler et s’offrir trois jours de musique et de bons temps et que rien d’autre ne leur arrive que du bon temps et de la musique. Dieu vous bénisse ».
Le dimanche 17, l'on vit lancer la carrière d'un certain Joe Cocker (si c'est lui qui chante ça) notamment grâce à sa reprise des Beatles (With A Little Help From My Friends de l'album Sergent Pepper's Lonely Hearts Club Band) et la popularisation d'un célèbre guitariste albinos à savoir Johnny Winter (qui fût en fait lancé quelques temps auparavant par Mike Bloomfield -dont je reparlerai- et Al Kooper), Al Kooper accompagné de Steve Katz qui apporta également sa contribution au festival avec son groupe Blood, Sweat & Tears. On vit également monté sur scène ce dimanche le groupe Ten Years After (popularisé peu avant grâce à son "tube" I'm Going Home), Country Joe et son groupe The Fish, Crosby Stills Nash & Young (Neil Young qui refusa d'être filmé -sur le set électrique et ne participera pas à l'acoustique -pour d'obscures raisons) et le groupe de Bob Dylan (sans lui malheureusement): The Band.
Ayant prit du retard avec les différentes interruptions, le festival continua jusqu'au lundi matin où le Paul Butterfield Blues Band et Sha-Na-Na se succédèrent avant de laisser le champ libre à la véritable icône et tête d'affiche du festival, j'ai nommé: Jimi Hendrix.
Même si la plupart des spectateurs étaient déjà partis dans la nuit, les environs 35 000 restants eurent la chance d'assister à l'un des meilleurs concerts de tous les temps. Devant clôturer le festival, Jimi Hendrix débarqua sur la scène avec sa nouvelle formation The Gypsy Sun & Rainbows (il est accompagné de Billy Cox à la basse -un ami rencontré pendant son séjour dans l'armée de l'air- et Mitch Mitchell à la batterie -batteur de l'Experience). C'est d'ailleurs lors de sa célèbre interprétation distordue de l'hymne américaine (Star Splangled Banner) qu'Hendrix réveillera l'Amérique qui ne se retrouve plus dans ce qu'elle est (notamment son implication dans la guerre du Viet Nam et les droits de chacun de ses habitants). Puis finissant sur le pacifiste Hey Joe, le festival ferme ses portes laissant plus de 200km de bandes filmées (qui donneront naissance à un film l'année suivante récompensé de l'oscar du meilleur documentaire), le sentiment d'avoir fait changer quelque chose pour chacun de ses participants et des lives qui resteront à jamais gravés dans l'histoire de la musique.
Alors aujourd'hui, que reste-t-il concrétement de Woodstock? Eh bien, 40 ans après, Woodstock reste la preuve qu'une génération pouvait bouger et se rassembler pour un idéal et autour de la musique. Même si deux autres festivals prirent place 25 ans et 30 ans après (en 1994 et 1999 donc), ces deux éditions étaient loin, bien loin du véritable esprit de l'original. Symbôle aujourd'hui du mouvement hippie (mort et enterré), synonyme de liberté et de drogues , machine à sous inépuisable, Woodstock est aujourd'hui mort, vive Woodstock.

Voici ci-dessous une liste de lien et quelques vidéos de ma sélection pour illustrer le tout:
-Lien vers Elwood (site français regroupant des informations diverses et des vidéos sur Woodstock)
-Lien vers la page Wikipedia FR et US sur Woodstock
-Lien pour regarder Jimi Hendrix - Voodoo Child (Slight Return)
-Lien pour regarder Ten Years After - I'm Going Home
-Lien pour regarder Santana - Soul Sacrifice
-Lien pour regarder Country Joe McDonald - I-Feel-Like-I'm-Fixing-To-Die-Rag

jeudi 6 août 2009

"Mais où diable puis-je acheter mes disques?"

Aujourd'hui, j'entame un article un peu spécial qui vise à vous aider à acheter au meilleur prix vos disques (compact ou vinyl) sur la toile. Il existe une tripotée de site sur le net -c'est à s'y perdre, notamment dans les prix- que je rangerai en fin d'article avec un commentaire sur chacun d'entre eux.

Il existe donc dans le monde virtuel moult sites de vente en ligne de disques et d'albums vinyls. Tout d'abord voyons les disques compact.
En tête nous trouverons Amazon et son Market Place qui propose des prix plus que compétitifs pour bon nombre d'article (neuf ou en occasion) grâce à son système de Market Place. Kézako? Le Market Place Amazonien est une plateforme où des vendeurs professionnels disséminés aux quatre coins du globe posent leur annonce sur tel ou tel article. C'est d'ailleurs parfois, un peu, si je puis me permettre, la jungle -amazonienne- parfois. Exemple, un article de tel artiste coûterait 15€ chez Amazon même, vous pouvez trouver ce même article à 10€ chez des vendeurs du Market Place situé en Floride ou à Singapour. Mais l'astuce est que chez Amazon même, à partir de 20€ d'achat de disque, les frais de port sont offerts et le délai de livraison est relativement court (comptez moins d'une semaine pour recevoir un article qui était en stock); chez n'importe quel vendeur du Market Place, les frais de port à rajouter sont de 2€49 par article et il faut compter un délai de livraison plus ou moins long (et aléatoire parfois) selon le vendeur. Il existe cependant de très bons vendeurs, très rapides et avec des prix défiant toute concurrence. Une bonne alternative donc.
Il y a ensuite le site officiel de la Fnac (réseau de magasin multimédia implanté dans la plupart des "grandes" villes de France) qui propose un catalogue beaucoup plus restreint que son concurrent direct -Amazon- mais bénéfécie des prix verts et des offres promotionnelles du moment (ex: pléiade de bons disques à 7€).
Il existe ensuite des sites comme PriceMinister ou 2xmoinscher qui proposent de publier des annonces de ventes (occasion surtout) sur un grand nombre de disque en plus ou moins bon état et avec un prix plus ou moins correct et avec des frais de port plus ou moins chers selon la commande et le vendeur. Nous pouvons également citer à ce stade le leader de la vente en ligne grâce à son système d'enchère: eBay, qui possède quelques vendeurs et des particuliers désireux de se séparer de disques (là encore frais de port à prévoir).
On peut également et pour finir citer le site CD and LP qui possède comme Amazon une place de marché qui regroupe des particuliers et des professionnels (grand choix de disques).

Pour les vinyls, c'est un peu plus compliqué. En effet, si l'heure est au cd (et plus pour fort longtemps diront certains), le temps passé du disque microssillon (ou vinyl) garde quelques traces dans le présent. Il constitue un objet de valeur ainsi que de qualité exceptionnelle (le grain du vinyl disent les amateurs) avec cependant des prix fort fort variables d'un vendeur à l'autre n'étant plus commercialisé. Il existe quelques sites que je vous recommande comme PriceMinister (avec des vinyls très peu chers, de bonne qualité -suivant l'annonce), Leboncoin (site d'annonce de particulier à particulier où l'on peut faire de sacrés affaires) ou encore CD and LP ou eBay qui vendent également des vinyls.
A noter que Amazon vend également des vinyls (neufs la plupart du temps) mais à des prix relativement élevé.
Attention, le disque vinyl est très fragile, arrangez vous avec le vendeur pour un mode d'envoi sécurisé pour limiter la casse et éviter les mauvaises surprises!

En bref donc, il existe:
-Amazon et son market place, prix défiant toute concurrence, très large choix, système de notation du vendeur (pour éviter les mauvais vendeurs) et commentaires sur les produits. Amazon.fr
-Fnac, prix moyen (fidèle au magasin), choix moyen, mais quelques bonnes affaires tout de même. Fnac.com
-PriceMinister, pour les vinyls essentiellement, choix vaste, beaucoup d'annonces et prix variables (de moins d'un euro à beaucoup plus). Priceminister.com
-2xmoinscher, essentiellement pour les disques, frais de port un peu excessif mais prix assez avantageux parfois même si l'ensemble reste très honéreux. 2xmoinscher.com
-eBay, bons prix (malgré le système d'enchère), mais méfiez-vous des vendeursn lisez bien les commentaires des ventes précédentes pour éviter les mauvaises surprises. ebay.fr
-Cd and LP, grand choix, prix variables selon les articles. cdandlp.com
-Leboncoin, le bon coin des bonnes affaires (vinyls de toute sorte à 1€ parfois ou lot très avantageux). leboncoin.fr

Pour terminer, voici un lien qui vous expliquera simplement le code qui est utilisé pour l'état d'un vinyl sur la plupart des sites. Aide sur l'état des disques
Voilà, en espérant que cela vous aura aider pour de futurs achats, cependant n'hésitez pas à faire vivre les boutiques qui sont aux alentours de chez vous, quitte à dépenser 1 ou 2€ de plus. Amicalement.

mercredi 5 août 2009

[A song, a week] The Rolling Stones ~ Jumpin' Jack Flash (1968)

Bien entendu, je pars du principe que vous connaissez la chanson présentée d'aujourd'hui, mais j'aimerai éclaircir certains points (notamment le contexte, la conception ainsi que l'impact) que l'on néglige souvent quand on écoute la musique seule.
Tout d'abord le contexte: en 1968, suite à l'échec magistral de Their Satanic Majesties Request (chronique ici) le Brian Jones (fondateur, guitariste et multi-instrumentiste du groupe) s'est vu juger par le groupe comme une "mauvaise influence" (regardez comme la photo du dessous l'explicite! -cette révision sera le point de départ de sa déchéance d'ailleurs) alors que le groupe vient de se faire sévèrement remonter les bretelles par le Jimmy Miller (producteur des Traffic et des Blind Faith). On efface tout et on recommence. Retour aux sources: le blues.
Jumpin' Jack Flash fût un single sorti avant la sortie de Beggar's Banquet (premier album détonnant des Stones que l'on connait) histoire de signaler au public que la girouette stonienne pointe une autre direction plus en accord avec elle même. Résultat: 3 minutes et 45 secondes cultissimes.
Certes, tout le monde a écouté Jumpin' des centaines de fois, certes on vous le repasse tous les jours sur n'importe quelle radio à outrance, matin, midi et soir, vous en avez soupé, mais c'est un hit. Ce titre est devenu un hit. Car oui, dès les premiers accords de Richards suivi de ceux de Taylor qui double le tir (à noter que le riff principal a non pas été composé par Richards ou Taylor mais Bill Wyman le bassiste -qui n'est pas crédité) et Jagger débite son "Jack bondissant comme l'éclair" n'importe quelle fouillasse ou pucelle se serait fait dessus pour dire les choses grossièrement. On acclame, on crie et on chante tous en coeur "que tout va bien maintenant, je suis Jack bondissant comme l'éclair et ça gaze, gaze, gaze". Le succès fût foudroyant (passez moi le jeu de mots), les ventes de singles (45 tours à l'époque) explosèrent tout autant que Beggar's Banquet et la suite on la connait, Jumpin' Jack Flash, figure sur tous les best-of des Stones au même titre qu'un Satisfaction et se retrouve dans tous les lives des Stones (encore aujourd'hui) bon gré malgré.. Jumpin' Jack Flash
Durée: 3.45
Album: Single (24 mai 1968)
Compositeur: Mick Jagger, Keith Richards et Bill Wyman
Genre: Rock
Lien pour écouter la version originale des Stones
Lien pour regarder la version live des Stones
Lien pour regarder la version live de Johnny Winter
Lien pour écouter la version de Motörhead

dimanche 2 août 2009

Pink Floyd ~ Meddle

Un an s'est écoulé après la sortie du médiatiquement controversé Atom Heart Mother. C'est snobé par les critiques que Pink Floyd, plus prolifique que jamais, décide de donner une suite au célèbre album à la vache (dont vous trouvez la chronique ici ) et nous sort pour l'occasion, ni plus ni moins que leur meilleur album selon moi. Pire, un des meilleurs jamais créé.
Car oui, si la maison Musique était en feu, et qu'il ne devait y avoir qu'un seul survivant, cela serait Meddle. Néologisme provenant d'une contraction probable entre "middle" (milieu en anglais) et medley (fusion de plusieurs chansons pour créer un tout), c'est l'album de transition par excellence pour le groupe. Entre les années psychédéliques de Barrett, le détachement avec Atom Heart Mother (sortit un an plus tôt -en 70 donc) et les années progressives style Wish You Were Here ou l'éminent et pas moins excellent Dark Side Of The Moon, Meddle montre un Floyd arrivé à maturité.
A maturité dans sa musicalité et sa complexité (One Of These Days), mais aussi dans sa conception. L'album est enregistré sur plusieurs sessions entre janvier et août (Echoes est par exemple le résultat de plusieurs démos mise bout à bout), on y trouve beaucoup d'effets sonores (vent, sonar, etc.) très recherchés qui feront la marque de fabrique du groupe. Autre particularité de cet album également, c'est David Gilmour qui chante sur la plupart des titres (avec Rick Wright aux choeurs) et non Roger Waters (qui compose cependant l'intégralité des paroles).
Pour faire simple, cet album est le meilleur de tous.
Ouvert par One Of These Days, morceau qui nous porte dans le vent puis nous alligne deux lignes de basse jouées en même temps dans un simulateur de chambre d'écho qui passent tantôt à droite et à gauche de l'écoute, Meddle s'annonce énorme. Morceau assez chaotique, exclusivement instrumental jusqu'au "One of these days, I'm going to cut you in little pieces" laché à basse vitesse par Nick Mason ("un de ces jours je te couperai en petits morceaux" adressé à un DJ de la BBC que Roger Waters haissait particulièrement). Le morceau se révèle très rock et très jouissif.
A Pillow Of Winds succède alors, une ballade calme, mielleuse et poétique un peu dans l'esprit de Fat Old Sun (d'Atom Heart Mother). Vient Fearless, qui pour mal faire serait un peu le bas qui blesse de l'album (oui je sais, la rime était voulue) bien que cette chanson soit une des plus appréciés des fans pour sa fin "psychédélique". En effet, si la chanson en elle même reste relativement calme et presque planante, elle est entrecoupée et se termine sur l'hymne du club de football de Liverpool (Waters était féru de football) qui contraste avec le reste de l'album. San Tropez suit alors, étonnante chanson composée et chantée par Waters qui montre un Floyd très jazzy avec des solos de piano et de slide guitare et très convaincant en la matière. Seamus conclut la première face du vinyl avec un blues très simple (deux guitares et un piano) mais qui est agrémenté par le chant de Gilmour ainsi que de Seamus (chienne de Steve Marriot, leader des Small Faces et d'Humble Pie que Gilmour avait à prêter de temps à autre) qui jappe tout le long du morceau.
Et enfin.. Last but definetely not least: Echoes. Fruit de 24 démos et d'un si joué par hasard par Wright sur son piano et dont la suggestion de la jouer dans une cabine Leslie par Waters, Echoes c'est sans aucun doute le plus grand morceau jamais créé. La raison évidente de l'achat de cet album, la beauté mêlée à la puissance, la virtuosité fusionnée avec la musique pour ne faire plus qu'un. Echoes c'est en quelques sortes le sommet. Sommet tellement haut, tellement inégalable et brillant de génie qu'il est impossible d'en décrire ne serait-ce que les premières secondes. Car dès que le premier son apparait (le son du sonar), l'auditeur est plongé dans un monde onirique et extraordinaire. Au son du chant des albatros passant au dessus de nos têtes, David Gilmour et sa voix fragile vous emporte au bon grè de l'instrumentation sublime du morceau. Planant, reposant, magnifique. Le titre est construit sur la base d'une improvisation jazz (pose du thème - improvisation - retour du thème) et laisse place sur la fin à un passage instrumental mêlant le cri des albatros et des bruits d'animaux marins avant de retrouver son thème principal et se terminer dans un bruit de décolage grandiose.
Le résultat est simple: parfait; ce morceau coupé du temps et de l'espace ne vieillira jamais. Alors, que dire de plus? Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, bon dieu de merde, achetez-le, malgré son prix très élevé (bien qu'au vu de sa qualité et de sa production, cela peut être justifié) inhérent aux disques de Pink Floyd et pour ceux qui le connaissent déjà, réécouter le encore et encore jusqu'à l'user..
Ce disque représente le Floyd uni contre vents et marées, la musique à son paroxysme. La crème de la crème.
Verdict: 10/10


1. One Of These Days (5.59)
2. A Pillow Of Winds (5.11)
3. Fearless (6.09)
4. San Tropez (3.44)
5. Seamus (2.17)
6. Echoes (23.32)
Durée totale: 47 minutes
Line-up:
Roger Waters (Basse et chant)
David Gilmour (Guitare et chant)
Rick Wright (Claviers)
Nick Mason (Batterie)
Genre: Rock progressif
Label: EMI
Date de sortie: 30 Octobre 1971
Prix: entre 10 et plus de 20€
Lien pour écouter l'album sur Jiwa.fr
Lien pour acheter l'album sur Amazon.fr

samedi 1 août 2009

Pantera ~ Cowboys From Hell

Né en 1983 en pleine explosion du métal (thrash, heavy, glam, etc.), Pantera sortit 4 albums estampillés glam métal puis par une heureuse année de 1986, prit un tournant sévère vers le power métal à l'écoute de deux monuments du thrash (à savoir Master Of Puppets de Metallica et Reign In Blood du groupe Slayer). Rejoint par le chanteur Phil Anselmo, ils enregistrent un dernier album sur le label Metal Magic Records puis signent finalement chez Atlantic pour enregistrer ce qui sera considéré comme leur véritable point de départ.
Rupture avec le glam métal des premiers jours, Pantera s'oriente vers un métal plus brutal, agressif, incisif. Résultat, juillet 1990, le groupe sort sa galette du four, la machine est lancée, DOMINATION!!!
Et dès les premières secondes du premier titre, c'est parti. Intro de folie pour un titre qui en balance sévère. Entre les breaks de Vinnie, les riffs tranchants de Dimebag qui par on n'sait quel artifice groovent, la basse omniprésente de Rex et les paroles d'un Phil bondissant et hargneux, il était bien difficile de ne pas en ressortir intégralement retourné. Si on rajoute les solos de folie balancés par Dimebag à chaque chanson et le jouissif "We're takin over this town" on touche la merveille. Un classique que chaque métalleux se doit de connaître.
Mais le problème n'est pas là, car oui, des classiques comme Cowboys From Hell, on en dénombre pas moins de 4 autres dans ce même album.
Et on continue par le lourd et chaotique Primal Concrete Sledge rondemment mené par le Vinnie en forme derrière ses fûts, Psycho Holiday donne le tournis par ses riffs lourds et hypnotiques et enfin Heresy pourrait donner une petite pause entre ces momunents bruts de décoffrage mais non, ça envoie du lourd ue fois encore. La véritable pause serait donc Cemetery Gates? En effet, avec The Sleep, c'est la seule chanson qui propose une intro à l'acoustique (sublime qui plus est) et une suite plutôt calme . On reprend son souffle donc et on savoure le solo monstrueux. Mais, comme toutes les bonnes choses ont une fin, trois coups de grosse caisse réveille et rappelle l'auditeur pour donne le coup d'envoi du célèbre et énorme Domination. Titre que j'adore tout particulièrement (regardez cet extrait du Monster Of Rock de Moscou en 91).
Rien à redire.
L'album subit malgrè tout un petit relachement sur la seconde moitié largement rattrapé par les deux derniers titres (The Sleep et The Art Of Shredding qui est à reprendre tous en coeur).
Là où les cowboys de l'enfer passent, le reste trépasse. Premier succès commercial, CFH installe le groupe à la tête de son style (qu'il continuera de définir dans les albums suivants) malgré quelques polémiques peu fondées (ils sont en effet accusés d'avoir copié un autre groupe moins connu du même style: Exhorder). La notoriété de Pantera ne cessera alors de grandir à partir de cet album d'où sont tirés leurs principaux "standards", véritable bulldozer du métal, le groupe deviendra l'un des plus influants des années 90 malgré sa fin tragique.
Verdict
: 7,5/10


1. Cowboys From Hell (4.06)
2. Primal Concrete Sledge (2.13)
3. Psycho Holiday (5.19)
4. Heresy (4.45)
5. Cemetery Gates (7.03)
6. Domination (5.02)
7. Shattered (3.21)
8. Clash With Reality (5.16)
9. Medecine Man (5.14)
10. Message In Blood (5.09)
11. The Sleep (5.47)
12. The Art Of Shredding (4.16)
Durée totale: 58 minutes
Line-up:
Phil Anselmo (Chant)
Dimebag Darrell (Guitare)
Rex Brown (Basse)
Vinnie Paul (Batterie)
Genre: Power/groove métal
Label: ATCO Records
Date de sortie: 24 Juillet 1990
Prix: moins de 10€
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